Les DPE "de complaisance" encore épinglés par une étude

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 18 décembre 2025
© SewcreamStudio/iStock
Illustration du diagnostic de performance énergétique d'un logement.
LOGEMENT. Depuis 2021, la proportion de diagnostics de performance énergétique frauduleux a progressé, d'après une jeune pousse spécialisée dans l'analyse de leur fiabilité.

Voilà qui ne va encore pas améliorer l'image du diagnostic de performance énergétique. Selon la deuxième édition de l'Observatoire de la fraude au DPE publié par la jeune pousse Krno, la proportion de documents frauduleux ne cesse de progresser depuis 2021. Après avoir épluché chaque semestre les DPE enregistrés sur la base de données de l'Ademe (Agence de la transition écologique), l'entreprise spécialisée dans l'analyse de leur fiabilité estime que 3,4 % des DPE sont erronés, particulièrement pour des logements étiquetés E, F ou G, qui seront progressivement interdits à la location d'ici à 2034.

"Ce ne sont pas les diagnostiqueurs qui font dérailler le système, ce sont surtout des propriétaires qui jouent leur survie économique face aux audits, interdictions de louer et décotes", analyse le président-directeur général de Krno, Ruben Arnold, qu'XPair a déjà eu l'occasion d'interviewer.

"10,9 % des DPE notés F sont en réalité des G, 16,1 % des notes E sont en réalité des F et 7,9 % des classes D sont en réalité des logements E", avance le document. La start-up explique cette augmentation des diagnostics dits de complaisance par la "pression économique" : les logements énergivores ayant tendance à voir leur valeur décroître, leurs propriétaires sont de fait tentés de "gagner une lettre" pour que leurs biens ne soient pas considérés comme des passoires thermiques sur le papier.

"On peut continuer à empiler des règles sur le DPE en espérant que ça le sauvera ; nous pensons au contraire que la pression économique est un bulldozer et que l’usine à gaz réglementaire ne lui résistera pas", ajoute Ruben Arnold. Si le responsable ne considère pas pour autant qu'il faut "en finir" avec le DPE, il appelle cependant à le faire passer "d'un outil pour décider de l'insalubrité d'un logement ou des aides financières" à "un outil juste, robuste, crédible, dans lequel on peut avoir confiance pour piloter ses travaux énergétiques".


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