Méconnue, la ventilation double-flux décentralisée s'avère pourtant pratique en rénovation

Imaginez un logement collectif, sans ventilation mécanique, ce qui est la règle pour tous ceux construits avant 1974, dans lequel on change les fenêtres. Les anciennes menuiseries fuyaient allègrement, ce qui contribuait à l’inconfort et à la surconsommation d’énergie, mais participait aussi, même clandestinement, à la ventilation du logement, grâce aux infiltrations d’air parasites.
Les nouvelles menuiseries sont parfaitement étanches à l’air et suppriment toute entrée d’air parasite, mais aussi toute contribution à la ventilation. Le risque, ou plutôt la certitude en l’absence de ventilation, est une accumulation d’humidité qui favorise le développement de moisissures et entraîne une rapide dégradation de la qualité de l’air intérieur.
Les solutions de ventilation classiques, comme la ventilation mécanique par extraction ou la VMI (ventilation mécanique par insufflation) sont souvent difficiles à installer dans un logement collectif ou dans une maison ancienne en raison de l’encombrement de leurs gaines et, en collectif, de l’absence de gaines verticales. Depuis plus de 20 ans, des industriels allemands ont inventé la ventilation double-flux décentralisée.
Qu’est-ce que la ventilation double-flux décentralisée ?
Le caisson Zehnder ComfoReno 50, par exemple, renverse son flux d'air toutes les 70 secondes. En mode extraction, il charge l'échangeur de récupération de chaleur et le décharge en mode insufflation, préchauffant l'air neuf insufflé.
Certains caissons comportent des fonctions supplémentaires : récupération des condensats, chauffage additionnel de l'air neuf par résistance électrique, sortie en divers bus de terrain pour un fonctionnement asservi à un pilotage domotique, etc. Ces appareils s'installent contre ou à travers un mur extérieur, sans gaine de reprise, ni réseau de distribution d'air et ne desservent qu'une seule pièce. La plupart de ces caissons se présentent sous la forme d'un cylindre traversant la paroi et requièrent un orifice circulaire de 350 mm, carotté dans le mur.
D'autres appareils, comme ceux de l'allemand Meltem, sont constitués d'une unité murale, montée sur le mur et reliée à l'extérieur, à travers le mur, par deux tubes (apport d'air neuf et extraction). Le soufflage s'effectue en partie basse de l'unité intérieure et la reprise d'air extrait en partie haute de l'appareil. D'autres s'installent horizontalement sous les fenêtres.
Chez Zehnder, le ComfoAir 70 offre des débits d’air de 15 à 60 m3/h, le ComfoSpot 50 des débits de ventilation de 15 à 50 m3/h. Ce dernier embarque aussi un échangeur enthalpique dont le taux de récupération de chaleur atteint 80% à débit nominal, tandis que son taux de récupération de l’humidité de l’air extrait atteint 70%. Ce qui évite l’assèchement de l’air intérieur. © Zehnder
Plus d’une vingtaine de fabricants européens de ventilation double-flux décentralisée
Approuvée par le Passivhaus Institut
Leurs débits d’air vont de 10 à 77 m3/h, pour des consommations d’électricité de 0,24 à 0,38 Wh/m3 à débit nominal de ventilation et des taux de récupération de chaleur variant selon les modèles de 78 à 87%. Ce qui est extrêmement performant.
Laurence Bonnevie, architecte, un temps présidente de l’association La Maison Passive France et spécialisée dans la rénovation au standard passivhaus, utilise ces caissons double-flux décentralisés depuis plus de 15 ans. Bref, n’oublions pas la maxime : pas de rénovation sans ventilation.
Lire aussi
-
Comment Aldes ambitionne de devenir un acteur référent du vecteur air
-
Ventilation : "La dynamique va s’ancrer structurellement sur la rénovation", estime France Air
-
Ventilation, chaleur, isolation : où en sont les équipements et matériaux pour le passif ?
-
Ventilation : pour F2A, "la baisse des mises en chantier dans le tertiaire est un point d'inquiétude"
Sélection produits
Contenus qui devraient vous plaire

- Domino RH Martigues
Electromécanicien (H/F)

- ANTHROPY THERMO CONSEILS